Sylvain Riejou

Recherche terminée

Mon corps est ici

Au départ de cette recherche, il y a une envie de tisser des liens entre l’espace réel du plateau et l’espace virtuel de la vidéo, pour les rendre interdépendants ; une envie de préciser une écriture chorégraphique pour créer une complémentarité entre ces deux espaces qui proposent au corps des chemins de mouvements différents.

Sur le plateau, le corps du danseur reste contraint par les limites de la réalité physique, tandis que l’espace virtuel de la vidéo lui offre des aptitudes inaccessibles dans la réalité : se déplacer ou se déshabiller instantanément, atteindre une vitesse ahurissante ou des reverses parfaits, changer de taille ou encore, marcher sur les murs… Quant au corps réel, il peut accéder à la troisième dimension de l’espace, alors que le corps virtuel reste irrémédiablement enfermé sur l’espace de projection.

J’aimerais faire voyager le corps entre virtualité et réalité pour lui offrir la possibilité d’accéder aux avantages de chacune de ces « dimensions ». Peut-être même sera-t-il possible d’atteindre un corps hybride (pas complètement virtuel mais plus vraiment réel non plus), de travailler autour de la notion de confusion. J’imagine alors un corps qui deviendrait impalpable, insaisissable, manipulable à l’extrême. Un corps sans matière, sans identité, sans sexe et sans limite…

© Pauline Simon

Biographie

Parcours à L'L
Suite à un dépôt de candidature, Sylvain Riejou entame son unique recherche à L’L fin 2013. Il quittera L’L en septembre 2015, ayant le souhait de passer en production.
Sylvain Riejou débute la danse dans sa chambre, en apprenant les chorégraphies des clips de chanteurs tels que Prince, Madonna ou Mylène Farmer. C’est au cours de ses études de psychomotricité à la faculté de médecine de la Pitié Salpêtrière (Paris) que son rapport à la danse évolue, lorsqu’il intègre le groupe de recherche chorégraphique de l’université Paris 6.
Après l’obtention de son diplôme d’Etat de psychomotricien en 2004, il décide de parfaire sa formation de danseur en rejoignant la compagnie COLINE à Istres, puis la formation EXTENSION du Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse.
Depuis 2007, il est interprète pour différents chorégraphes : Nathalie Pernette, Sylvain Prunenec, Didier Théron, Aurélie Gandit, Michael Allibert, Geisha Fontaine et Pierre Cotterau… Il a également travaillé sous la direction de la metteure en scène Coraline Lamaison pour le projet RUGBY, et du plasticien Boris Achour pour le film La naissance du Mikado.

En 2010, il réalise un peu par hasard une première vidéo-danse, Clip pour Sainte Geneviève, qui est présentée au théâtre de la ville à Paris, lors des manifestations Danse élargie en 2010 et 2012. Cela lui permet de découvrir les possibilités qu’offre la vidéo en termes de composition chorégraphique. Fasciné par cet outil, il se forme au montage en autodidacte. Il réalise plusieurs clips sur des musiques classiques et baroques, afin de détourner les codes de cet objet vidéo chorégraphique.
Il participe en 2012 au cursus TRANSFORME, dirigé par Myriam Gourfink à l’abbaye de Royaumont, pour s’interroger sur sa pratique d’auteur et son rapport au plateau. Cette expérience lui donne envie de confronter la danse et la vidéo sur un plateau, en cherchant à les rendre interdépendants et en interrogeant la notion de confusion corporelle : entre réalité et virtualité, mais aussi entre masculin et féminin.