Johanne Pastor

Parcours à L'L
Après dépôt de candidature, Johanne Pastor entame sa recherche à L’L en juin 2022.
D’abord installée à Paris où elle suit une formation en Art Dramatique au Conservatoire du XIIe et un Master d’Études Théâtrales à la Sorbonne, Johanne Pastor passe ensuite deux ans à San Francisco où elle termine sa formation à la SFSU School of Theatre and Dance. Elle y suit notamment des cours de théâtre gestuel et de Suzuki.
En parallèle, elle travaille avec des compagnies de théâtre-mouvement comme P.U.S. et Mugwumpin. Avec cette dernière, elle participe à Asomnia, une performance de 60h sans sommeil au cours de laquelle elle chorégraphie une œuvre intitulée Don’t Give Up. Elle devient ensuite dramaturge pour le Tides Theater et participe comme comédienne au spectacle mis en scène par Terry Boreo, The search of the Springsteen Highway.

 

De retour en Europe, Johanne s’installe à Bruxelles où elle travaille entre autres avec le metteur en scène canadien Ryszard Nieoczym avec qui elle expérimente le théâtre à travers l’épuisement du corps (inspiré du travail de Grotowski). De 2016 à 2019, c’est avec la compagnie Les Heart’istes que Johanne travaille, principalement en tant que comédienne. Notamment dans le spectacle performatif Womanity, histoires du féminin… puis dans Moneyland Cabaret où elle signe aussi les chorégraphies.
Depuis 2019, elle collabore avec Peggy Thomas et la compagnie Les Fulgurantes, d’abord en assistanat à la mise en scène pour Cymbeline au Théâtre des Martyrs (2021), puis comme comédienne dans Invaincues ? au Théâtre de la Vie (2022).
Très intéressée par la recherche, elle rédige (dans le cadre de son Master à la Sorbonne) un mémoire sur les Mutations du minimalisme dans le travail de Robert Wilson dont une version courte est éditée en 2021 aux Oiseaux de Nuit. Elle s’attaque désormais au flow !

 

 

En quête de flow

Théorisé à partir de 1975 par Mihaly Csíkszentmihályi, psychologue hongrois, le concept de flow correspond à l’état d’attention optimal. C’est un outil utilisé notamment en sport (tennis ou sport automobile, par exemple) qui permet une potentielle optimisation des capacités. On retrouve aussi ce concept en art (en improvisation, écriture, composition) ou encore, dans le domaine de l’éducation. Lorsque j’ai entendu parler de ce flow, de cette « zone », j’ai également vu un possible parallèle avec ce qui arrive aux acteur·rice·s quand iels ont l’impression de sortir de leur corps.

L’état de flow peut s’expliquer concrètement par notre activité neurologique. Le système nerveux d’un être humain ne peut traiter que 100 bits d’information par seconde. Lorsque nous sommes concentré·e·s sur une tâche et que nous nous rapprochons de ces 100 bits, notre cerveau n’a alors plus de place pour traiter d’autres informations, comme le temps qui passe ou les événements extérieurs… Cela crée des moments « hors du temps », où l’existence semble momentanément « suspendue ».

Que se passe-t-il lorsque l’on cherche à appliquer le flow aux arts vivants ? Comment l’atteindre ? Dans quelles conditions ? Quelle part joue l’imagination dans son accès ? Existe-t-il des techniques particulières ? Si oui, lesquelles ? Quelques-unes des questions que je me pose – qui me promettent de multiples réflexions, de riches expérimentations… et me font me demander si ce n’est pas la recherche en tant que telle qui sera le chemin vers le flow.

Johanne Pastor