Sarah Hebborn

Parcours à L'L
Après dépôt de candidature, Sarah Hebborn entame sa recherche à L’L en mars 2023.
Sarah Hebborn est née en 1988 à Bruxelles. Elle suit une formation d’actrice à l’ESACT (Liège) dont elle sort diplômée en 2012. Durant ses études, elle fait des rencontres heureuses, notamment ses collègues du collectif La Station (Cédric Coomans, Eléna Doratiotto et Daniel Schmitz) avec qui elle crée Gulfstream, une fable existentielle et révoltée (pour enfants – mais pas que), Ivan, une étape de travail, où l’on assistait à une émission radio hallucinée, et aussi Parc, spectacle notamment présenté au Théâtre des Doms en 2021, dans lequel elle interprète une dresseuse d’orque endeuillée. Parfois, elle se fait aussi assistante de production ou assistante à la mise en scène : Tribuna(a)l de Jos Verbist et Raven Rüell ; Ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu du Nimis Groupe.

 

En 2015, avec Natacha Belova, Rita Belova, Alice Hebborn, Valentin Périlleux, Daniel Schmitz, Michel Villée et Noémie Vincart, elle fonde le collectif Une Tribu, avec lequel elle crée La Course, spectacle de théâtre d’objets et de marionnettes, et Au Pied des Montagnes, spectacle de théâtre d’ombre, avant de se retirer du collectif notamment pour entamer une écriture en solitaire, qui l’a amenée jusqu’à présent à la finalisation d’une pièce de théâtre, Croisières. Elle mène aussi des ateliers avec des adolescent·e·s et enfants.

En mars 2023, elle entame une recherche à L’L.

 

Recherche en cours

« Initialement, il y a une croyance : celle que j’ai dans la fiction. Une croyance que je ne me suis pas chargée de « démontrer », mais qui est essentielle à mes yeux.

Pour ma recherche à L’L, j’aimerais éprouver cette croyance en explorant la fiction dans son rapport à la scène à partir d’une question : comment transcrire au plateau la complexité arborescente de la pensée ?

L’ambition sera donc d’échapper aux récits linéaires, aux narrations trop concrètes, aux suites logiques. Autrement dit, de tenter (entre autres) d’accumuler, sans liens a priori, une quantité de récits et de les traiter via différentes modalités d’écriture, de formes, de disciplines. Mais aussi d’envisager des voies narratives dont le chronotope serait zéro[1] (le non-lieu et le non-temps) sinon « infini » (tous les temps et tous les lieux) – voire qui inclueraient tous les personnages, tous les thèmes, tous les langages…

Mon corps et l’espace-temps unique du plateau seront, je pense, d’utiles points d’ancrage à ces tentatives d’assemblages aux dimensions multiples. Des tentatives que je souhaite explorer avec un esprit avant tout ludique, qui met en « jeu » – dans le sens théâtral mais surtout dans celui de l’amusement libre, récréatif.

Me reste maintenant à entamer ma recherche, à aborder concrètement ces enjeux – avec d’emblée une série de questions en tête :
Jusqu’où pousser l’hybridation formelle d’une écriture scénique ?
Jusqu’où accumuler et enchâsser plusieurs récits dans un seul ?
Comment construire cet enchevêtrement sans pour autant que l’on ne perde (trop) le fil ?
Comment faire en sorte que ce « beaucoup » ne devienne pas du « trop » ?
Ou encore : comment raconter ce « beaucoup » avec une économie de moyens (verbaux, plastiques…) ? Autrement dit, comment suggérer ? »

Sarah Hebborn, février 2023

 

[1] Cette idée de chronotope zéro est évoquée dans le Crack Manifesto, manifeste littéraire de cinq auteurs mexicains (Grupo Crack) prônant un retour à une écriture qualitativement comparable à celle des auteurs du « boom » littéraire latino-américain, tels Gabriel García Márquez, Julio Cortázar, Carlos Fuentes…

 

 

 

 

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France © Clément Maurice