Karelle Ménine

Recherches terminées

© Emilia Tillberg
Galimatias

« Faire, créer, imaginer un geste précis, sans à-coups, sans coups, sans flou, influencé seulement par l’écoute, parfois épuisé, parfois ‘accalmie’, jamais surinterprété ou surjoué. Jamais joué. Seulement ressenti… », Karelle Ménine sur Galimatias.

Avec cette recherche, lancée en juin 2011, Karelle Ménine interroge la langue radiophonique et le plateau, « ce rapport étroit entre ‘écouter’ et ‘entendre’ ». Une façon, aussi, de creuser une série de questions : « Comment interagissent celui qui écoute et celui qui dit ? (…) Qu’est-ce qui capte une attention ? Qu’est-ce qui prévaut ? Quelle est la place du narrateur ? Son temps, son point de vue, ses choix ? »

Cette recherche s’inscrit dans une collaboration avec deux autres artistes résidentes à L’L, Anja Tillberg et Emilia Tillberg : « J’aime l’œil scénographique d’Emilia. J’aime le jeu en finesse d’Anja. J’ai surtout envie que nous travaillions à croiser nos perceptions et nos doutes… »

© Karelle Ménine
Le Hamac [subst. masc. Synonyme: cocon]

Un espace à soi. Au centre, tout seul, un hamac… un peu particulier. S’y installer, prendre le temps de se laisser aller et d’écouter. Il a une histoire à murmurer, des questions à glisser à l’oreille… aux oreilles d’une seule personne à la fois. Pour un tête à tête singulier, aux langues-musiques plurielles… Le laps d’un temps suspendu…

Une installation que Karelle Ménine a finalisé en 2009 dans le cadre de sa résidence à L’L.

La main dans le sac

L’histoire racontée est celle de Bojan, jeune garçon de 16 ans accusé de vol. La preuve qui le condamne est infaillible : il a été pris « la main dans le sac ». Mais, bien sûr, les choses ne sont jamais aussi faciles… et un avocat vous dira que toute vérité, non démontrée, n’existe pas. On se demandera alors : Qu’est-ce qu’être coupable ? Qu’est-ce qu’une main ? Qu’est-ce que la réalité ?

Pour Karelle Ménine, il s’agit ici d’interroger nos certitudes et de chercher une autre façon de raconter une histoire. En multipliant les sources et en démultipliant les pistes, La main dans le sac nous invite, non sans clins d’œil, à un subtil jeu de langage.

Issue d’un processus de recherche entamé à L’L en 2009, cette performance a été créée en février 2011 au Grü à Genève.

© Mirjana Farkas
Oasis provisoire

Lecture performative, pour quatre personnages et… une seule voix, d’un texte dans lequel l’auteure et sonographe Karelle Ménine se penche sur la prise de parole politique.

Le flux de ces discours qui nous cernent aujourd’hui, et passent comme le vent.

L’utopie de croire que la parole peut changer le monde. Mais depuis Cicéron qu’avons-nous changé ?

Dans son double travail d’écriture (avec les mots et avec les sons), cette artiste s’intéresse tout particulièrement « au travail du langage. À cette langue qui dessine notre réalité, à notre façon de la saisir, de l’entendre, et de jouer avec. »

Biographie

Parcours à L'L
Au sortir d’une performance programmée dans le Sujet à Vif, au festival d’Avignon 2008 (Chanteur plutôt qu’acteur, aux côtés de Massimo Furlan et Marielle Pinsard), L’L lui propose d’entrer en résidence de recherche. Karelle Ménine entame ainsi sa première période de travail en mars 2009, et décide de creuser d’emblée deux axes en parallèle, autour de la performance et de l’installation sonore. Sa première recherche aboutit à la création d’une installation sonore Le Hamac, et d’un solo La main dans le sac, en février 2011, au Théâtre du Grütli, à Genève.

Après quoi, Karelle Ménine débute deux autres projets de recherche et d’écriture : Au bout du couloir, la mer et, dans le cadre du BAAT (Bureau d’Accompagnement d’Auteurs de Théâtre), Oasis provisoire.

Dans son parcours à L’L, Karelle Ménine a travaillé avec différents mentors : le chorégraphe-interprète Daniel Larrieu, l’auteur-metteur en scène et scénographe Hubert Colas (pour le projet de recherche La main dans le sac) ; la metteure en scène Françoise Bloch (pour le projet de recherche Oasis provisoire) ; la chorégraphe-interprète Phia Ménard (pour le projet de recherche Au bout du couloir, la mer).

Karelle Ménine quitte L’L en janvier 2016, après avoir développé le nombre maximal de recherches possibles dans le cadre proposé.

Karelle Ménine, auteure, journaliste. Elle a effectué un master d’histoire ancienne à l’Université du Mirail (Toulouse). Diplômée de l’Institut Pratique de Journalisme (I.P.J.) de Paris, elle fut reporter pour France Culture et la Radio suisse romande jusqu’en 2007. Elle est directrice artistique de la Fatrasproduction Cie (Genève) et membre de l’Institut Civic City (Paris-Zurich). Depuis son premier projet (Sujet à Vif – M. Pinsard & M. Furlan, Festival d’Avignon 2008), elle a fait de la question de la langue son terrain de travail.
Elle a présenté plusieurs pièces ou installations sonores (Grü transthéâtre, Usine, Montévidéo, Echangeur…) et a développé le projet La Phrase au sein de Mons-Capitale européenne de la Culture 2015, associée au designer Ruedi Baur, où elle fut également Cheffe des projets Littérature. Elle intervient sous forme de cours ou de colloques à l’Université de Genève, la Head (Haute école d’art et de design-Ge), l’Université de Louvain-la-Neuve, HEC (Haute école de commerce- Paris), l’Erg (Ecole de recherche graphique-Bruxelles)…
Dernières pièces : Tricheries (Baz’art festival 2014 – Festival au carré 2015) / Labyrinthe(s) (L’Usine 2013) / Avenir Temporaire (Festival de La Bâtie 2012)… Dernier ouvrage paru : La Pensée, la Poésie et le Politique – dialogue avec Jack Ralite, Les Solitaires intempestifs, juillet 2015.